La dernière version à 750 CV ira sous le capot de la Bentley Batur, avant de laisser place à des blocs V6 et V8 hybrides.
Bentley vient d’annoncer que dans un peu plus d’un an, l’usine de Crewe cessera la production du moteur W12. Cette mise à la retraite de l’un des plus célèbres moteurs de l’industrie automobile s’explique par la stratégie Beyond100 qui prévoit la conversion totale à l’électrique de l’ensemble de la chaîne de production de Bentley d’ici 2030. Évidemment, dans ce décor, le W12 n’a plus sa place, même pas sous une forme hybride électrifiée.
Le dernier moteur W12 de Bentley
Pourtant, le W12 fera une sortie en grande pompe, car dans l’usine de Crewe, le développement de la dernière version, encore plus puissante, vient à peine de toucher à sa fin. Cette dernière série se destine donc à la Bentley Batur. Annoncée en août dernier, il s’agit d’une voiture de luxe en série ultra limitée de 18 exemplaires (construits à la main par Mulliner) qui annonce le virage stylistique futuriste de la marque britannique.
Son long capot avant accueillera le W12, capable de développer 750 CV à 5500 tours et 1000 Nm de couple aux quatre roues. Pour cette version, les systèmes de ventilation, de vidange de refroidissement et les turbocompresseurs ont été redessinés. Les intercoolers (échangeurs air/air) sont eux aussi plus grands, plus profonds, et répondent à une nouvelle géométrie : ils permettent d’évacuer 35 % de chaleur en plus, ce qui permet de gagner en puissance
À quoi ressemble le W12 de Bentley ?
On est habitué à ce soin porté aux détails de la part des ingénieurs de l’usine de Crewe, qui depuis 2003 et l’introduction du W12 bi-turbo n’ont cessé de travailler sur ses prestations. En vingt ans, sa puissance a augmenté de 37 % tandis que les émissions ont été réduites de 25 %. C’est d’abord les systèmes de contrôle, les pompes de l’essence et de l’eau qui ont été modifiés, ainsi que le système d’injection et de suralimentation.
En 2015, pour le lancement de la Bentayga, le W12 a été entièrement conçu à neuf. On y a ajouté la désactivation des cylindres, l’injection directe et le turbo twin-scroll. Chaque propulseur W12 est construit à la main en 6,5 heures par une équipe d’artisans, avant d’être soumis à une batterie très sophistiquée de tests de plus de trois heures sur trois chaînes de diagnostic dédiées.
De l’Audi A8 à la mal-aimée Volkswagen Phaeton
Le W12 est né en connectant deux VR6 à 72° pour la grosse cylindrée du même nom de Volkswagen présentée en 1997 et est resté dans les cartons pour ne pas concurrencer les marques Bugatti, Bentley et Lamborghini que le groupe allemand venait d’acquérir. Ainsi, c’est d’abord sur l’Audi A8 et sur la mal-aimée Volskwagen Phaeton que fut installé le moteur, avant d’aller garnir le capot de la Touareg.
Dans toutes ces applications, le W12 développait au maximum 450 CV. C’est en 2003 que Bentley y ajouta deux turbos et en fit le nouvel emblème de sa production, remplaçant le vieux V8 6 ¾-litre conçu par Rolls-Royce. Un moteur qui aura vécu sans interruption plus de soixante ans, la première version ayant fait son arrivée sur le marché en 1959 avec une cylindrée de 6,25 litres.
source photos : Bentley
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